Livre n°5 - Peindre n’est (-ce) pas teindre ?
C’est à Jean Dubuffet que nous devons en partie ce titre extrait de Prospectus aux amateurs en tout genre : « peindre n’est pas teindre ». Si l’on se réfère précisément aux définitions des termes « peindre » et « teindre », il faut alors différencier les actions qui s’y rapportent. Peindre serait travailler la matière picturale, manier des outils pour étaler la pâte sur un support, tandis que teindre serait changer la couleur d’un support par trempage, imprégnation, diffusion. Mais il suffit qu’une négation soit posée pour qu’aussitôt résonne son contraire. Alors vraiment, peindre n’est-ce pas teindre ? L’histoire de la peinture nous prouve bien que ces deux opérations peuvent fusionner pour relancer son questionnement. Et c’est bien à Esclarmonde Monteil, conservatrice du musée, expliquant le procédé de fabrication de la Toile de Jouy, que nous devons l’idée de cette exposition : « il ne s’agit pas d’appliquer une couleur sur un support (mais d’utiliser) des colorants solubles dans l’eau même si certaines couleurs, en général les détails sont appliqués au pinceau ». Ici donc les œuvres installées dans ce musée de la Toile de Jouy, questionnent la peinture en l’ouvrant à la teinture, en jouent pour l’activer sur un mode élargi.
Artistes
- Cécile Bart
- Claire Chesnier
- Richard Conte
- Noël Dolla
- Agnès Foiret
- Marie-Hélène Guelton
- Jean Le Gac
- Miguel-Angel Molina
- Sandrine Morsillo
- Antoine Perrot
- Pascal Pinaud
- Christophe Viart
Lieu
Musée de la toile de Jouy
54 Rue Charles de Gaulle, 78350 Jouy-en-Josas
Commissariat
Sandrine Morsillo et Esclarmonde Monteil
Musée de la toile de Jouy
Exposition n°5
Ouvert en 1977, le Musée de la Toile de Jouy est une institution muséale et labélisée Musée de France. Situé au château de l’Églantine à Jouy-en-Josas, sa mission est deperpétuer la mémoire liée à la production de Toiles de Jouy. Cette appellation désigne les cotonnades imprimées par la manufacture Oberkampf de 1760 à 1843.Le maréchal Canrobert, général et aide de camps de Louis Napoléon Bonaparte, possède le Château de l’Églantine de 1882 à 1890. C’est le décès de la maréchale, le 6 août 1889, sa jeune épouse née Flora Mac-Donald qui le conduit à le vendre. La propriété est alors rachetée par Emile Francq, bourgeois parisien qui avait possédé « La Chaudronnerie », une ancienne ferme se trouvant sur le coteau de l’autre côté de la Bièvre. Pour lui, Alfred Vaudoyer a construit le Château en 1891-1892 selon une plaque scellée sur la construction.